La séparation entre un monde dit de l’art et le monde du travail semble aller de soi. Or, y a-t-il d’un côté le travail purement aliénant, répétitif et désincarné et, de l’autre, celui par lequel se réaliser, faire œuvre de soi. De même, la sphère générale de la production est-elle réductible à un univers de la réplication des objets utilitaires et fonctionnels, et au sein duquel le travail a une valeur principalement instrumentale : gratification salariale, statut social...?
Comment alors mettre en perspective une esthétique sociale en rupture avec le fétichisme de l’objet d’art qui culmine aujourd’hui ? En questionnant d’abord les évidences, qui postulent une différence de nature entre l’œuvre et le produit. Le rapport so- cial au travail demeure conflictuel et controversé par la prépondérance de ce dernier dans nos vies. Il revient donc d’explorer la complexité de ce rapport, mais également les débats de normes à propos du travail et du non-travail, de l’artistique, du revenu d’existence et du temps libéré.