Après les Trente Glorieuses où les classes moyennes ont cru à l’ascenseur social, elles prennent désormais conscience que les promesses n’ont été pas tenues. Leurs conditions matérielles, financières, morales et psychiques ne font que se dégrader, ce qui leur fait remettre en cause l’ordre sociétal. Elles ne font plus confiance à un système qui les a bercées d’illusions en générant frustrations et déceptions. Elles avaient accepté l’idéologie dominante en pensant qu’elle leur apporterait un avenir meilleur, alors qu’elle les a conduites dans une impasse. Elles doivent maintenant reconsidérer les valeurs de notre système social, faire face à un véritable changement et retrouver leur propre singularité en modifiant leur comportement non seulement dans les relations, mais surtout dans l’ordre de l’intime.
La liberté de se définir comme singularité est un préalable à tout changement. L’impression commune de subir sa vie n’est pas uniquement une question d’oppression venant de l’extérieur, il vient aussi de ce que nous nous imposons à nous-mêmes du fait de nos positionnements et nos postures, tels que le mimétisme, les sentiments rapportés, les croyances ordinaires ignorées… L’émancipation ne peut pas être seulement une affaire de délivrance des carcans imposés par un système, mais aussi une fracture de ceux que nous nous sommes nous-mêmes infligés.
Après des études de commerce, il a fait un long parcours dans l’entrepreneuriat social et solidaire, Gilles Petit-Gats a été éducateur de rue et directeur du Centre d’action sociale protestant, une importante association qui vient en aide aux personnes démunies. Ses activités artistiques lui ont permis de redéfinir la place de l’intime dans la société. « Nous sommes tous pareils et différents » a été son credo pour avancer dans sa pratique et sa méthode.