L’action de donner est présente dans notre quotidien, que nous soyons donneur ou receveur, et pourtant nous en ignorons voire en négligeons la portée. Au sens de « manière d’agir sur autrui par le biais d’émotions positives provoquées par la transmission gratuite de quelque chose de bienfaisant », le don ne se limite pas à un exercice généreux, c’est un acte social qui mérite considération et réflexion. Il s’agit de montrer les aspects impensés de l’action du don pour déboucher sur une notion commune et prendre en compte tous les éléments, les divers emplois et fonctions de tous ses usages. Ses causes et ses conséquences en société et sur autrui s’appuient sur le rôle essentiel des émotions induites et récoltées que les neurosciences ont pu confirmer. L’évolution des pratiques du don avec l’apparition des organisations caritatives et l’effacement des organismes religieux en modifient grandement la perception. Depuis ses origines la pratique du don, d’apparence si commune, à des effets tant pour soi-même que pour l’autre : donner est un acte gratifiant, qu’il faut pouvoir exercer efficacement avec maîtrise, avec clarté, avec grâce, avec art. L’art n’est-il pas le résultat du bon emploi de l’instrument utilisé ?
Plusieurs décennies après ses études de sciences et d’économie à l’université de Louvain, Damien de Callataÿ obtient un diplôme en philosophie. Après quarante ans de carrière dans une multinationale en Belgique, en France, aux États-Unis et au Japon, il se consacre à des recherches sur la gratuité, la grâce, le don et les émotions. Il est l’auteur de deux ouvrages : Le Pouvoir de la gratuité. L’échange, le don, la grâce (L’Harmattan) et Les Œuvres de beauté et les œuvres de bonté (Figures de l’art).