Dans ce second tome, Paul Vecchiali se livre, minutieux, admirable, incisif page après page. Il conte une vie au petit bonheur la chance, malheur compris. Or un cinéaste d’une telle trempe sait que pour que le hasard lui soit favorable, il ne faut justement rien laisser au hasard. C’est peut-être pour cela qu’il a toujours tout préparé, conscient de ses contraintes comme de sa liberté, pour que naisse un film. L’art de vivre que Vecchiali nous conte ici et dans ses films est tissé de ça, de l’univers qu’on se fabrique, et de la vie. Monde de cinéma, d’amitiés, d’associés, de camarades, d’invention de soi. Vie de travail acharné puisque le travail est la joie. Un milieu peuplé de femmes et d’amants, véritable autofiction. Le cinéma qui en recueille la fantaisie ou la noirceur est un art réaliste. Vecchiali est un conteur paradoxal, des autres avant lui-même. C’est la leçon de son livre comme de ses films : nous sommes des histoires imbriquées dans d’autres histoires elles-mêmes contées par de bons ou mauvais génies dont les rêves s’effilochent, une alchimie subtile que nous dévoile la lecture de cet ouvrage…
Paul Vecchiali est un auteur majeur et incontournable du cinéma français. Il a réalisé plus d’une cinquantaine
de films – qu’il a produits lui-même pour garder son indépendance – dont le dernier, Pas... de quartier, sort
prochainement en salle. Il a été un rédacteur actif des Cahiers du cinéma dans les années 1960. Parallèlement
à cette carrière, il est aussi l’auteur d’une dizaine d’ouvrages dont la monumentale Encinéclopédie, consacrée
à la filmographie des cinéastes français des années 1930.
À travers ces deux ouvrages, il livre ce que lui-même évoque comme un fleuve tumultueux : une vie riche, dédiée
au septième art, ponctuée de rencontres décisives, de victoires et de doutes. Dans un style très personnel,
il nous fait découvrir un parcours hors du commun qui retrace plus de soixante ans de l’histoire du cinéma, imbriquée
dans les évènements qui ont marqué l’évolution de notre société. Une somme passionnante qui illustre
bien ce qu’il affirmait lors d’une interview : « Le cinéma ? C’est faire l’amour avec la vie ! »